« Vide accordé »

« En regardant le mur je vois une phrase, une danse, un cercle. En regardant le ciel, le ciel grand, nu, élargit tous mes muscles. Je le regarde de tout mon corps. »

Cahiers Paul Valéry / Gallimard

Le vide est comme un corps invisible en suspension. Il est cet espace entre deux objets entre deux corps, il sert à rendre distincts deux formes visibles qui bougeraient côte à côte. Si nous y prenons garde cet « entre » devient épais, presque palpable, il se meut, se compresse, s’allonge, bascule.

« Ici nul support…Dans le vide, cet intervalle vibrant, les interprètes tentent de dessiner des formes invisibles afin de bâtir une conversation inédite, entre présence et absence. »

Christian Ruby, philosophe

« N’ayons pas peur du vide où l’art est la seule transcendance.

Aujourd’hui, le vide s’accorde, l’harmonie emplit le vide de trois corps, de trois cordes ! Répétées trois fois, dans les airs, dans les corps, dans le sol. Trois icônes tour à tour en équilibre, en lévitation, en confrontation, reliées à un fil, s’unissent, s’affrontent, se meurtrissent.

Le vide rejoint le spirituel et le symbolique. Tout en séquences, telles trois stations d’une destinée intimement épique, ces trois gracieuses, tout d’abord aux corps vides traversés par les sons, s’animent lentement.

S’interactivent doucement.. Le vide vital s’installe. Cette trilogie alors, s’initie à l’interdépendance, la sensualité naît en même temps qu’elle nous envoie en esprit dans les symboliques.

Ensemble ou séparément nous invitent à rêver aux icônes civilisationnelles : Martyrs, Amazones, Geishas. Le genre féminin, renvoie au divin et à ses représentations physiques et artistiques.

Le vide est retrouvé dans sa plus pure nécessité, celle de nous faire cogiter à notre devenir d’humain dépendant, fragile et violent, par la seule transcendance qui m’agrée au fonds, l’art. »

Jean-Philippe Lucas Rubio, metteur en scène.